salut_artiste Courant Artistique

Salut l’Artiste !


Qui es-tu ?
d’où viens-tu ? où vas-tu ?

L’Artiste dans l’histoire

Dans l’Antiquité et le Moyen-Age, les artistes étaient essentiellement des artisans compétents au service d’un employeur, le monarque, l’Église ou une organisation collective. Leurs activités étaient soutenues et encadrées par un organisme professionnel ou une corporation.
Au début du XVIe siècle, Léonard de Vinci décréta que l’artiste devait être traité, socialement et intellectuellement, à l’égal des aristocrates et des lettrés.
Les grands artistes de la Haute Renaissance partageaient cette aspiration, et l’épanouissement majestueux de leur art est la preuve de leur succès à faire accepter ce nouveau rôle.
Il permit à l’artiste de jouer un rôle capital dans la société, en devenant le confident des princes et des papes, parfois même le diplomate et le courtisan.

Le changement radical

La Révolution française fut à l’origine des profonds changements politiques et sociaux. Le monde de la monarchie et de l’aristocratie commença à décliner.
Un nouveau sens de la liberté individuelle était dans l’air, et l’art attira de nouvelles personnalités qui, auparavant, auraient ignoré la vie artistique.
L’esprit romantique inventa alors un art centré sur les émotions et les expériences personnelles. Caractérisée par son admiration pour l’Antiquité et une formation approfondie et méthodique, la tradition classique persista avec le romantisme, mais elle était en déclin.
L’esprit d’indépendance mena à un tournant dans la seconde moitié du XIXe siècle, et à un nouveau rôle pour l’artiste.
C’est le peintre radical Gustave Courbet qui l’exposa avec plus de force, décrétant que le véritable artiste devait se tenir à l’écart du reste de la société, affranchi de toutes les conventions sociales et libre d’éditer ses propres règles.
L’idée avait sa force, notamment aux yeux de jeunes gens, dont beaucoup souhaitaient établir un art nouveau traitant des questions qui étaient au cœur de la société industrielle et de la conscience nouvelle des émotions et des relations humaines.
C’était une condition nécessaire au développement de l’art moderne, et elle mena à un chapitre unique dans l’histoire de l’art : la motivation première de l’artiste n’était plus en effet la reconnaissance publique ou professionnelle, l’argent ou la réussite sociale, mais un désir de réformer la société et les relations humaines, et, littéralement, de changer la façon dont on voit le monde.

L’artiste aujourd’hui

Un autre tournant eu lieu dans les années 1960 et le partisan le plus clair d’un autre rôle pour l’artiste fut Andy Warhol, qui trouvait l’image de l’artiste en réformateur miséreux, dépassée et peu attirante.
Il voulait que les artistes partagent les bénéfices matériels de l’après-guerre et décréta qu’ils devaient jouer un rôle dans la société analogue à celui des cadres de la publicité ou des hommes d’affaire de Madison Avenue.
Si l’on regarde le mode de vie et la carrière de la plupart des jeunes artistes nés depuis les années 1960, on voit qu’ils ont, globalement, embrassé les idées de Warhol avec enthousiasme.
L’artiste aujourd’hui est souvent un homme ou une femme d’affaires prospère qui vend à des institutions ou à des clients privés comme les grandes entreprises ou les millionnaires d’internet.
Le raffinement le plus récent est la revendication d’un rôle de manager pour l’artiste : dans ce cas, il ne crée plus une œuvre d’art comme l’entendait la tradition, mais il promeut une idée ou un concept, souvent en collaboration, puis l’exploite en tant que projet ou installation, en déléguant la fabrication ou l’assemblage à des sous-traitants.

Article tiré du livre «l’ART » de Robert Cumming aux éditions Gründ.